Avoir 40, et alors ?

Joyeux anniversaire à moi ! Aujourd'hui, j'ai quarante ans. On dit que c'est l'âge de sérénité et de maturité. Pour être honnête, je ne me sens pas différente comparée à hier. Par contre, je le suis assurément comparé à il y a quinze ans, à il y a dix ans et même à il y a un an. Et si avoir 40 ans était une (nouvelle) bonne excuse pour faire un bilan ? J'ai besoin de me poser, de me recentrer, de prendre du recul par rapport à ma vie, à mes décisions, à mes choix, à mon entourage, ... Je ne regarde pas en arrière par nostalgie ou par regrets, mais pour prendre conscience du chemin que j'ai parcouru. Même si l’existence apporte son lot de peines et d’échecs, je vois les années comme des expériences enrichissantes, des apprentissages, des leçons de vie. Cette démarche est un cheminement personnel que j'ai mis en place depuis des années et a toujours pour but de tirer le positif, même du négatif. Je m'assure que les bases sont solides et que je peux m'appuyer sur elles pour continuer à avancer. En effet, je retrouve ainsi envie et énergie pour faire des projets, pour avancer plus sereinement. Pour faire le vide, trouver l'apaisement et me recentrer, j'ai constaté que faire mon propre bilan est toujours bénéfique. Certaines lectures m'aident également beaucoup, lorsqu’il s’agit de prendre de la hauteur par rapport au quotidien ou aux questionnements que je peux avoir. Nombreux sont les ouvrages de psychologie, de pensées positives, de développement personnel, qui font réfléchir et peuvent être aussi de véritables déclencheurs dans ma réflexion, ma démarche et mes choix. Et puis il y a mes expériences de vie, qu'elles soient positives ou négatives, qui me questionnent, m'ouvrent l'esprit et me donnent envie d'essayer de nouvelles choses, d'avancer et d'évoluer. Mais tout cela, je le fais à mon rythme. Comme si cela devait se passer quand cela doit se passer. À la recherche de mon harmonie spirituelle et corporelle, j'aimerais par exemple essayer le yoga, la sophrologie et la méditation. Parce que je pense parfois ne plus savoir comment m'y prendre toute seule, je pense faire appel à une thérapeute, pour m'aider à poursuivre ce chemin vers un bien être et mieux vivre au quotidien. Avoir 40 ans n'a pas bouleversé ma vie. Mais la maladie, oui ! Et il y a de ça plusieurs années en arrière. Quand à 29 ans, j'ai commencé à avoir des gros problèmes de santé, et qu'à 39 ans, mon corps m'a finalement lachée, je ne pouvais plus ignorer les signes et signaux que j'essayais de mettre de côté et d'ignorer. Après une dizaine d'années d'errance médicale, diagnostiquée fibromyalgique, j'avais enfin un mot sur mes maux. Dès les premières années de mes problèmes de santé, j'avais déjà revu ma façon de vivre. Je savais désormais qu'il fallait que je m'occupe de moi. C'est aussi durant cette période, à 30 ans, que j'ai découvert que j'étais une personne introvertie et hypersensible, donc une personne avec une hyperconscience, une hypersensorialité, etc. Je ressens intensément, je pense intensément, j'entends intensément, je sens intensément, etc. Il est plus facile de se comprendre quand on sait que cette caractéristique de la personnalité peut créer un trop-plein d'émotions, avec tout ce que cela peut engendrer dans la vie quotidienne. Les chercheurs reconnaissent aussi que les émotions jouent un rôle important dans la santé mentale et aussi dans la santé physique. Dès lors que j'ai compris pourquoi mes émotions et mes ressentis étaient aussi intenses et avaient un impact aussi important sur moi et dans ma vie de tous les jours, j'ai pris coscience qu'il fallait que j'apprenne à gérer les noeuds cognitifs et émotionnels, et les surchages émotionnels liés à mon hypersensibilité, qui s’exprimaient de façon de plus en plus récurrente dans mon quotidien (angoisses, stress, anxiété, colère, irritabilité, …), C'est malheureux à dire, mais c'est la maladie, de par les contraintes qu'elle m'impose au quotidien, qui a été un véritable tournant dans ma vie et qui a acceléré mon processus d'évolution. Elle m'a permis de me recentrer, de me reconnecter à moi-même, à mes besoins, à mes envies. Aujourd'hui, à 40 ans, je peux dire que je sais mieux qui je suis, ce dont j'ai besoin, ce dont j'ai envie, ce que j’aime et ce qui me convient. Je me soucie de moins en moins du regard des autres. Je ne souhaite m'entourer que de personnes bienveillantes et respectueuses. Depuis toujours, je ressens les gens et les choses, alors je fais désormais plus confiance à mon instinct parce que j'ai constaté qu'il était toujours de bons conseils. J'apprends à ralentir, à écouter mes ressentis et mon corps, à m’écouter davantage, (mais aussi et surtout) à fonder mes décisions sur cette écoute, à dire non sans culpabiliser, et à profiter de ce qui compte vraiment. Aidé par la maladie, l'âge (entendez l'expérience et la maturité) m'apporte une paix avec moi-même, une forme de confiance plus sereine, délestée de l'envie de vouloir toujours tout bien faire et toujours faire plaisir aux autres, au détriment de ma santé. Tout cela est encore fragile, je dois bien l'avouer, mais je sais que je suis sur le bon chemin. Je m'applique à soigner mon corps et mon esprit, avec l'espoir qu'un jour, mon corps redevienne plus solide, et que je puisse vivre, sans avoir à compter mon énergie. Ce passage à une nouvelle dizaine n'est finalement pour moi qu'une continuité dans ma démarche d'une vie plus saine (parce que la santé physique et mentale n'a pas de prix) et en accord avec moi-même, un renforcement de mes convictions, de mes valeurs. J'ai constaté que l'âge (entendez encore l'expérience et la maturité) apporte avec lui une introspection des émotions et une connaissance de soi, avec un besoin de se recentrer sur l’essentiel. Si ce bilan donne l'impression d'être très centré sur moi, c'est le cas ! Sans complexe ! Après avoir passé des années à m'occuper et prendre soin des autres, à orienter ma vie en fonction des autres, je souhaite désormais m'occuper et prendre soin de moi, orienter ma vie en fonction de moi. Parce que je ne l'ai pas fait avant, que mon corps me l'a signalé, et que j'en ai payé le prix fort. J'ai compris et accepté que j'en ai besoin et que c'est même une nécessité vitale. Quadra, et fière de l'être !